La cabine téléphonique publique

Symbole d’une autre époque, cette cabine reste fièrement debout malgré les outrages du temps.
Au gré de mes pérégrinations…
Au gré de mes pérégrinations…
Symbole d’une autre époque, cette cabine reste fièrement debout malgré les outrages du temps.
Une petite montagne grise apparaît tout d’un coup. Non ce n’est pas un terril, mais bien des pneus entassés. Lignes et arrondis dessinent des arabesques caoutchouteuses.
On ne distingue déjà plus le bâtiment au bout de cette cascade. La brume a envahi le cours d’eau. Tout est silencieux et gris. Juste le son de l’écume de l’eau qui se transforme peu à peu en ouate.
Ce cintre ridicule, tel un caméléon, attend une veste. Ou bien un pardessus couleur passe-muraille ? Depuis combien de temps est-il accroché à ce volet ? Même la fenêtre est partie. Lasse d’un jour meilleur jamais arrivé ?
Tortueux. Tortueux et torturé. Mais ses feuilles cuivrées lui donnent une apparence altière et il s’illumine malgré ces nuages gris bien sombres.
Mais où m’emmènera cette ligne blanche ? Elle m’indique ce point lointain et infini quelque part derrière ces arbres. Et déjà mon esprit imagine des paysages nouveaux où la couleur viendrait chatouiller ma rétine. Au-delà de la désolation…
Sont-ce des marches d’escalier ou bien les poutres d’un tunnel ? Ce jour là, tête en l’air, j’observais les marques de lumière au plafond d’un tunnel. Juste sur une des poutres, la rendant si vivante. Alors que les autres laissaient couler…
Depuis l’intérieur, c’est un entrelacs de poutrelles agencées qui fragmentent le ciel. Comme de petites fenêtres. Et 3 minuscules et faméliques lignes traversent de part en part cette image pour porter plus loin cette invisible énergie… Dérisoire contre cette lourdeur…
Au milieu de ce mur de bois jaune : une grille grise. Les lignes se croisent et on ne voit qu’elle.
Numérotés comme des frères siamois, ces deux luminaires se dressent comme deux guetteurs. Chacun ignore l’autre, mais prêts à clignoter au passage d’un convoi ferroviaire. Derrière, la barrière attend de s’abattre pour clôturer ce ballet de bruit et de lumière.